Samedi 6 mars 2010, 9h-19h
Amphithéâtre Bachelard, Université de
Paris 1 Panthéon Sorbonne, Cetcopra
agranisé par Marc Berdet
Dans ses derniers textes, Walter Benjamin fait valoir, pour corriger le matérialisme dialectique, la tradition du matérialisme anthropologique. Une telle tradition réunit des utopistes français tels que Fourier, Saint-Simon ou Claire Démar, et des pédagogues romantiques ou matérialistes allemands tels que Jean Paul, Büchner ou  Gutzkow. Elle inclut aussi les surréalistes, et encore Nietzsche et Rimbaud.
Il semble qu’avec cette tradition, Benjamin cherche à redonner ses « forces de l’ivresse » au mouvement social qui en fut privé par la rationalité marxiste. Mais avec Marx, il cherche symétriquement à empêcher que ces « forces de l’ivresse », appréhendées sans perspective historique, ne sombrent dans le mythe. Il cherche ainsi à redonner une épaisseur sensible à la révolution sans lui ôter sa vertu émancipatoire.
Qu’est-ce donc que le matérialisme anthropologique ? Peut-on parler de « tradition » à son propos ? Quels sont les « représentants » d’un tel mouvement, et pourquoi ? Quel est l’intérêt méthodologique d’un tel paradigme ? Quelle est son efficacité politique ? Peut-on l’actualiser ? Telles sont les questions auxquelles, dans un cadre pluridisciplinaire et international, nous essaierons de répondre.
Participants : Marc Berdet, Antonia Birnbaum, Paola Ferruta, Philippe Ivernel, Esther Leslie, Michaël Löwy, Nathalie Raoux, Michèle Riot-Sarcey, Meike Schmidt-Gleim, Irving Wohlfarth.

